Pierre Georgel, président d’ECOVEGETAL à Broué

Pierre Georgel, président d’ECOVEGETAL à Broué

Installée depuis 2000 sur le territoire de l’Agglo du Pays de Dreux, l’entreprise ECOVEGETAL est le leader européen dans le domaine de la toiture végétalisée. Entretien avec Pierre Georgel, son fondateur.

 

Pierre Georgel bonjour. Pouvez-vous vous présenter et présenter l’activité de votre entreprise ?

Bonjour. Pierre Georgel, je suis architecte-paysagiste. ECOVEGETAL a trois métiers : les toitures végétales, les parkings perméables et les sols équestres. Le but de cette activité est de retenir l’eau à la source, pour lui permettre de s’infiltrer, de s’évaporer, d’améliorer le climat de nos villes et de végétaliser la ville pour qu’elle soit plus confortable.

 

Pourquoi cette activité ?

ECOVEGETAL est parti d’un rêve d’enfant. Chez mon père, en 1986, j’ai végétalisé une toiture avec les 2000 euros que j’avais gagné en stage d’horticulture. On a testé plein de plantes, 104 exactement. Au bout de 6 mois la toiture a subi un crash botanique et a perdu 70% des 104 plantes installées sur ce toit. À l’époque, Google n’existait pas. Je ne savais pas non plus que les toitures végétalisées existaient. Ensuite, je suis parti travailler deux ans en Allemagne et j’ai fait mes premières toitures végétalisées. J’ai rencontré Francis Pelletier en 1999 qui était intéressé par trouver des activités complémentaires à sa ferme. Il m’a proposé de produire ensemble des toitures végétalisées.

 

Quels sont vos engagements en matière d’environnement ? Quelles valeurs défendez-vous ?

ECOVEGETAL est une société dont les gênes sont écologiques. Avant que l’on parle de développement durable, on recyclait déjà des produits. On recherchait également des matières valorisables issues de déchets. L’ensemble de nos dalles de parkings perméables est entièrement recyclé et recyclables. L’ensemble des produits pour les TV a la même possibilité avec un cycle vertueux pour l’environnement.

Notre site de production est également très écologique. On se chauffe au miscanthus. Cela nous permet de chauffer 3000 m2 habitables avec 1500 € par an. L’ensemble des eaux qui tombent sur le site est complètement infiltré. Il n’y a pas 1 litre d’eau qui s’en va en dehors du site.

Toutes nos toitures sont végétalisées et nous avons installé un sanctuaire de la biodiversité, de manière à ce que les animaux puissent se développer. On a maintenant des espèces de bassin très rares qui sont installées chez ECOVEGETAL. Nous avons également une lagune, pour finir de nettoyer les eaux usées. Dans cette lagune, nous avons installé un rucher et nous venons de récolter nos premiers kilos de miel.

 

Est-ce un choix stratégique ou une vraie philosophie de vie ?

C’est plus qu’une philosophie, c’est le sang qui coule dans nos veines. On se pose systématiquement la question de ce que nos systèmes vont apporter dans les villes, pour que la biodiversité progresse, pour que toutes les espèces en voie de difficulté ou de disparition, puissent survivre.

 

Qui fait appel à vos services ? Quelles solutions leur proposez-vous ?

Nos premiers clients sont les maîtres d’œuvre et les architectes. Nous donnons la solution pour que leurs rêves puissent se réaliser. Ensuite, nous travaillons avec des entreprises qui mettent en œuvre nos produits. Ce sont, par exemple, les étancheurs, les entreprises de jardins, les entreprises qui construisent des parkings et de la voierie.

 

Comment gérez-vous la biodiversité de vos toitures végétales ?

L’idée est de faire en sorte que les sols soient vivants, qu’ils soient sur les toitures ou sur les parkings. L’avantage d’avoir des sols vivants est que l’on participe à la filtration des eaux de pluie, qu’elles tombent sur les toitures ou qu’elles tombent sur les parkings. Il faut une vie très active dans les sols pour pouvoir dégrader tous les polluants qui viennent des avions ou des voitures… Ensuite, ça continue par une diversité d’espèces importantes y compris sur les parkings perméables. Nous avons inventé « ECOVEGETAL® MOUSSES » pour les lieux dont la fréquentation est intensive comme les parkings de supermarchés. Nous proposons toute une gamme d’espèces mellifères pour permettre aux abeilles ou à des petits oiseaux, comme les passereaux, de moins déserter les villes.

 

Comment sont gérées les eaux pluviales ?

Les eaux pluviales, où que l’on soit en France, peuvent être retenues à la source. On peut gérer 80% des eaux de pluie restantes sur nos parkings et nos toits.

Nous avons développé des systèmes pour retenir les eaux de pluie, leur permettre de s’infiltrer au travers de tous nos parkings et faire qu’elles puissent être retenues pour être évaporées et abaisser ce qu’on appelle « l’ilot de chaleur » dans nos villes, c’est-à-dire la réverbération. L’eau qui s’évapore, consomme des calories et permet cet état de fraîcheur que vous connaissez dans un jardin quand il fait chaud.

 

Êtes-vous soumis à des contrôles ou à des certifications ou à des agréments ?

En ce qui concerne les toitures végétales, on est soumis à la décennale, c’est-à-dire la garantie de 10 ans que le bâtiment va tenir. Quand nous mettons en œuvre nos systèmes, nous offrons à nos clients cette garantie. Par ailleurs, nous respectons forcément les règles professionnelles. Nous contribuons d’ailleurs à la rédaction de ces règles au travers de l’ADIV qui est l’association pour le développement des murs et des toitures végétalisées, que nous avons créé avec des concurrents. Ces règles professionnelles sont le garant d’une parfaite pérennité des toitures végétalisées.

Pour les parkings, nous devons veiller à ce que les polluants comme les huiles et les métaux lourds restent dans nos systèmes et n’aillent pas polluer les nappes phréatiques.

 

Quels sont les avantages d’une toiture végétalisée ? d’un parking perméable ?

Les toitures végétalisées apportent beaucoup d’avantages. La protection des étanchéités d’abord. On double, voire triple les étanchéités en protégeant du soleil. Elles apportent de la nature en ville, de la rétention d’eau, de l’évaporation pour baisser la température dans les villes et puis des supports pour beaucoup de vie dans la ville.

 

Pourquoi vous être installé sur le territoire de l’Agglo ?

Nous avons fait ce choix pour être sur un site de production, parce que nous sommes producteurs de végétaux et de substrats. Nous souhaitions également être à proximité de la région parisienne, parce que c’est là que le marché a débuté.

 

Avez-vous bénéficié de l’aide de l’Agglo pour vous installer ?

Plusieurs communes de l’Agglo nous ont beaucoup aidées en faisant réaliser des parkings comme les parkings du Dianetum à Anet ou les parkings de La Radio à Dreux.

 

Avez-vous des concurrents ?

Nous avons des concurrents. Cependant, ECOVEGETAL est une société qui fait tout, de la conception à la production, en passant par la pose, l’entretien et l’ensemble des services.

 

Quelle est votre croissance ?

Les deux dernières années ont été difficiles à cause du marché de la construction en berne. Aujourd’hui, nous repartons vraiment très fortement en croissance. Nos techniques sont maintenant encadrées par la loi ALUR pour les parkings, par la loi « biodiversité » pour les toitures végétalisées et nous avons de très belles ambitions.

 

Quelles sont vos ambitions ?

Notre ambition dans l’entreprise, c’est de faire naître sur les toitures, les parkings, les terrasses, des jardins pour que la ville respire. Nous avons aussi une ambition humaine qui est que chaque salarié dans l’entreprise puisse trouver un épanouissement, et pour cela par exemple, nous venons de créer « ECOVEGETAL Kids », qui est une maison d’assistance maternelle qui permettra aux salariés d’avoir leurs enfants sur le site.

 

Quelle est votre plus belle réalisation ?

La meilleure réalisation c’est toujours la dernière. Nous venons de créer un potager urbain sur le toit de l’institut culinaire « Le Cordon Bleu » à Paris. Nous sommes au centre des tours et malgré toutes les contraintes de réverbération de la lumière, de vent, nous réussissons à produire des légumes pour les cuisines de l’école.

 

Le site de l’entreprise ici !

 

 

75employés

13M€ de chiffre d'affaire

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